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Docteur Jean-Georges Rozoy


Résumé des abréviations utilisées dans les articles : consulter la liste.

1998

C. et Dr J.-G. Rozoy - 08000 Charleville-Mézières

LE SEDANAIS DURANT LA PRÉHISTOIRE



Au Paléolithique inférieur

L'Homme est présent en Europe depuis un million et demi d'années (Lumley 1990), mais ses traces, pour les 1 400 000 premières années, sont rares, parce qu'il y avait alors dans toute la France, au mieux, peut-être 300 ou 500 ou 800 personnes, enfants compris, que l'impératif génétique obligeait à se grouper, ne pouvant donc occuper plus d'un quinzième (au grand maximum) du sol de notre pays. Les traces sont dispersées, car ces nomades n'ont pas toujours utilisé les mêmes zones, et nous ne trouvons peut-être que des outils perdus pendant une expédition loin des bases réellement habitées. Et ces vestiges sont enfouis sous les sédiments. De plus, pendant les glaciations de Mindel et de Riss, nos régions, proches du front du glacier polaire, étaient souvent inhabitables, même pour les animaux : et si pas de gibier, point de chasseurs ! Rien d'étonnant donc à ce que le Sedanais n'ait pas fourni d'outils du Paléolithique inférieur. Pour le premier million d'années, avant la conquête du feu, il n'y a aucun témoignage dans les Ardennes. On en connaît ensuite de l'Ouest du département (Pénisson 1993, Rozoy 1992, 1993) où le loess en a permis la conservation. Homo erectus, auteur de l'Acheuléen, avec son cerveau de 900 à 1 200 cm3, a probablement parcouru le Sedanais : il est allé en Lorraine où les industries sur quartzites des terrasses de la Moselle lui sont, au moins en partie, attribuables, et dans la vallée de la Meuse belge. Ne pensez pas toutefois à une occupation du sol, au sens où nous l'entendons actuellement : nous connaissons dans l'Ouest des Ardennes et les graviers des vallées 17 objets certains, peut-être un peu plus avec ceux qui ne sont pas clairement attribuables, pour ces 400 000 ans ! Si une machine temporelle était possible, le voyageur trouverait abondance de rhinocéros, de rennes, de bisons, d'elephas antiquus et autres mammouths, ou lors des interglaciaires beaucoup de cerfs, d'aurochs et de sangliers, mais il aurait neuf chances sur dix (ou même nonante-neuf sur cent) de ne voir aucun humain. La présence de l'industrieux bipède était alors des plus épisodiques.

Au Paléolithique moyen

Viennent alors, vers - 100 000, la glaciation de Würm et l'Homme de Néandertal (issu de l'Homo erectus ) avec son cerveau au moins aussi gros que le nôtre (1 500 à 1 600 cm3), mais sans le lobe préfrontal bien développé que nous avons. Il est l'auteur de l'industrie dite "moustérienne" (du site du Moustier, en Périgord). On n'en connaît dans les Ardennes que 18 points, mais la plupart ont fourni plusieurs outils, parfois des dizaines, et à Dommery des centaines (Pénisson 1993). Nous pouvons cette fois affirmer que les chasseurs ont bien vécu là pendant un certain temps, et que très probablement (certainement pour Dommery) ils y sont revenus camper à diverses reprises. Les gisements sont concentrés dans l'Ouest du département, pour la même raison que pour l'Acheuléen (le loess), et nous pouvons cette fois présumer que leur manque dans les autres parties (et donc dans le Sedanais) tient à l'érosion ou au recouvrement. On est là plus à l'aise pour parler de véritable occupation du sol, bien que sur les 65 000 ans de "présence" moustérienne une bonne partie soit probablement constituée de ces mêmes épisodes d'absence déjà évoqués pour l'Acheuléen. La population de la France pouvait alors atteindre 2 000 à 4 000 personnes, et la même observation vaut que précédemment : la nécessité de cohésion sociale et génétique empêchait d'occuper tout le terrain, donc il subsistait de vastes espaces vides, qui n'ont pas manqué de varier selon les moments. Il faut aussi compter avec les oscillations du froid, il est très probable que le Sedanais était totalement vide pendant les épisodes les plus rigoureux. Mais nous avons cette fois au moins un témoin local : J.-P. Pénisson (1993) écrit : "Dans le cailloutis de base de la ballastière de Mairy, David LEFEVRE et moi-même avons recueilli quelques pièces d'allure paléolithique, dont un nucleus ressemblant par sa forme et ses dimensions à celui de St Julien". Or cette pièce de St Julien, attribuée par le Dr Bastin à l'Acheuléen, est d'après J.-P. Pénisson (1993) un nucleus Levallois, c'est-à-dire d'une technique propre au Paléolithique moyen au sens large, donc peut-être du Prémoustérien (300 000 à 100 000) ou plus probablement du Moustérien. L'objet de Mairy atteste donc la réalité d'une présence à cette époque. L'examen de cette ballastière a fait suite aux travaux de Clément Marolle dont il sera question plus loin. On touche ici du doigt le rôle primordial des chercheurs, trop rares dans le Sedanais.

Au Paléolithique supérieur

Au Paléolithique supérieur ancien (40 000 à 23 000, Aurignacien, Gravettien), notre espèce, l'Homme de Cro Magnon, Homo sapiens sapiens, arrivée de l'Est, occupe (entre autres zones) la moyenne et haute Belgique, dans la région de Dinant, la vallée de la Lesse et Couvin (40 sites d'habitat assez riches). Rien dans le département français des Ardennes, probablement par suite des impératifs de sécurité déjà évoqués : impossibilité d'occuper tout le terrain. Le Sedanais a dû être parcouru par les chasseurs lors de leurs déplacements, à l'occasion d'expéditions extérieures ou de visites à d'autres groupes, notamment dans le Bassin parisien.

Lors du Pléniglacial (23 000 à 13 000 avant nous) le froid était tel que le plateau ardennais ne portait aucune végétation, comme actuellement les terres et les îles les plus au Nord du Canada. Les vallées et les terres basses connaissaient de maigres plantes herbacées de toundra avec quelques bouleaux et saules. Le Sedanais, comme les deux-tiers Nord de la France, était inhabitable. La présence humaine (Solutréen, Magdalénien ancien) était limitée au Sud-Ouest autour des Eyzies et parfois à quelques points du Sud-Est (Solutré).

Lors de l'épisode un peu plus tempéré de Bölling, il y a 12 500 à 12 000 ans, l'Ardenne sera de nouveau habitable, du moins en été. Le plateau était couvert d'une toundra très ouverte, les vallées, au moins dans les parties les mieux exposées et surtout protégées du vent, peuvent avoir connu une toundra-parc avec des bosquets et de vrais arbres. On pouvait donc trouver du bois pour le feu et pour les armes et outils, notamment des hampes de sagaies, des propulseurs pour les lancer (cette invention est un progrès considérable, Rozoy 1992), et des perches pour les tentes de peaux. Le gibier ne manquait pas : renne, cheval de Prjewalski, bison d'Europe, aurochs, bouquetin là où il y avait des rochers, élan dans les marécages, et sans doute les derniers mammouths, en voie d'extinction naturelle. L'Ardenne est alors visitée en été (probablement pas tous les ans) par une ou deux "bandes" (c'est le terme consacré en ethnographie) de 50-60 personnes du groupe sud-parisien du Magdalénien supérieur. 14 sites sont connus sur le massif ardennais, presque tous à l'entrée des grottes de la partie calcaire au fond des vallées de la Lesse et de la Meuse, en Belgique. Un seul est au bord du plateau schisteux en France : Roc-La-Tour I, au-dessus de Monthermé. C'est un site de point de vue permettant de guetter le gibier aussi bien dans la vallée de la Semois que sur le plateau, et d'accéder sans fatigue excessive en tous points du relief. Les Magdaléniens de l'Ardenne venaient de la région parisienne, puisqu'ils ont apporté dans les grottes belges des parures de coquilles fossiles qui en proviennent (Rozoy 1988, 1997). Des gravures animalières témoignent de leurs capacités artistiques. Le rayon d'action des Magdaléniens de Roc-La-Tour I (carte dans Rozoy 1992 b, page 12) était, certains étés seulement, le seul terroir occupé dans le département. Mais ces chasseurs ont probablement transité par le Sedanais, puisqu'ils ont apporté aussi dans leurs grottes des fossiles du grès vert de la région de Vouziers.

Puis vient le Dryas II, très bref (200 ans), mais très froid, et l'Ardenne est à nouveau déserte, même en été, avec le retour sur le plateau des sols nus sans végétation.

Epipaléolithique, Mésolithique

A l'épisode tempéré d'Alleröd (forêt claire, 11 800 - 11 000 avant nous), puis lors du froid modéré du Dryas III (toundra-parc, avec retour du renne, 11 000 - 10 500), nous ignorons le peuplement de la région, faute de savoir où chercher. La population a augmenté, il y a des sites dans des zones jadis désertes, il est probable que la région a été habitée, au moins à l'Alleröd (et on connaît des sites en Belgique pour le Dryas III). Malgré un bilan très important (C.A.R.A. 1993), il nous manque pour le département 1 500 ans de présence probable, qui sont les premiers temps possibles de véritable occupation continue, et qui comportent une révolution dans les techniques de chasse : le passage généralisé et définitif à l'arc et à la flèche comme moyen essentiel et presque unique de subsistance. L'arc (à une seule courbure) est mis au point progressivement, les flèches de 90 cm sont alors munies d'une seule catégorie d'armatures de silex ("pointes aziliennes").

Nos connaissances pour les Ardennes reprennent avec le Tardenoisien ancien (9 500 ans avant nous, environ). La glaciation est terminée, on est alors à la fin du Préboréal (10 500 - 8 800 avant nous), il fait encore frais, dans une forêt claire de pins et de bouleaux, avec sanglier, cerf, chevreuil, castor. Les industries du silex sont maintenant tout-à-fait celles du Mésolithique proprement dit. Le site de Roc-La-Tour II a été pris (Rozoy 1978) comme gisement-type du stade ancien du Tardenoisien, culture mésolithique qui s'étend dans le Bassin parisien jusque dans la vallée du Loing (Nemours). Les flèches sont alors plus diversifiées qu'à l'Epipaléolithique, quatre ou cinq classes distinctes d'armatures y sont mises en pointes et en tranchants latéraux. Le terroir est occupé en entier, à l'échelle du canton : si l'on cherche un peu activement, on trouve quelques armatures de flèches partout. Différence essentielle avec le Paléolithique, chaque tribu a des voisins immédiats qu'elle connaît bien. Ainsi les Tardenoisiens voisinent amicalement avec les Ardenniens dont les pratiques de confection des silex pour la chasse sont différentes par certains détails, ce qui nous permet de les distinguer (Walczak 1997, Rozoy 1997). L'Ardennien s'est par la suite étendu à toute la zone centrale secondaire des Ardennes. Le caractère amical des relations se concrétise par des intermariages; d'après la répartition des caratères anatomiques il y a une seule population de reproduction en Europe et on estime la proportion des mariages intertribaux à environ 20 %. Aucun doute que le Sedanais soit déjà non plus visité, mais réellement occupé, et cela ne cessera plus. Mais, faute de chercheurs, nous n'avons pas de témoins objectifs pour le stade ancien du Mésolithique. Il a manqué depuis toujours des bénévoles parcourant les champs labourés pour ramasser les silex, comme cela a été le cas depuis quarante ans autour de Charleville, dans l'Ouest et sur l'Ardenne où ces glanes ont fourni des indices et en particulier la découverte de Roc-La-Tour (I et II) par Rémy Pia.

L'optimum climatique interviendra ensuite au Boréal (époque du noisetier, 8 800 - 7 500 avant nous). L'Atlantique, à partir de 7 500 (en chronologie-radiocarbone non calibrée) est plus mouillé, et un peu moins chaud, c'est le temps de la chênaie mixte, plus sombre (mais le hêtre ne se répandra que plus tard, au Subboréal). Le cerf l'emporte alors sur le sanglier. L'occupation du sol est maintenant à l'échelle de la commune. La population du département est de quelque 500 à 700 personnes et celle de la France de 50 000 à 75 000 habitants, également répartis (ces estimations sont basées sur la capacité nutritive maximale du territoire, dont le calcul est devenu possible pour les chasseurs à partir des densités des gibiers utilisés, animaux encore actuels dont les densités sont connaissables, détails dans Rozoy 1978 et 1992 a). Les groupes élémentaires ("bandes") formés de 2 à 4 familles nucléaires sont de 10 à 20 personnes, très mobiles, mais revenant périodiquement planter leurs tentes de peaux (fig. 1) aux mêmes endroits qu'ils connaissent bien et auxquels ils avaient certainement donné des noms. Cette connaissance approfondie du terroir sera un élément déterminant lors de la néolithisation vers 6 700 avant nous. A la limite du Boréal et de l'Atlantique, nous avons deux témoins positifs dans le Sedanais : outre deux ou trois armatures de flèches dans sa fouille de Mairy, Clément Marolle (toujours lui !) a trouvé dans un champ lors de son travail de géomètre au nord du terroir de Givonne un éclat de grès-quartzite de Wommersom (G.Q.W.), un matériau proche du silex, dont un seul site d'origine est connu, dans le Brabant flamand, à 48 km à l'est de Bruxelles. Le G.Q.W. a été utilisé pendant près de deux mille ans par les archers du Brabant, la tribu au nord de l'Ardennien, mais il a très peu pénétré dans le territoire de ces derniers qui avaient leurs propres traditions et leurs propres sources de matériaux, notamment le silex de Marlemont, du côté de Liart, et celui d'Aix-la-Chapelle. Le fragment de G.Q.W. trouvé à Givonne atteste une visite lointaine d'un chasseur du Brabant en territoire ardennien, et même dans la partie sud de celui-ci. A-t-il trouvé à se marier ? Ou à apprendre d'autres méthodes de chasse ? Ces visites n'étaient pas exceptionnelles, notre équipe ardennaise a trouvé lors de la fouille du Tillet, près de Creil, dans la Culture de la Somme, une armature de flèche en G.Q.W. qui témoigne des relations amicales entre cette culture et ceux du Brabant, ce qui explique l'emprunt de certains modèles d'armatures ("feuilles de gui") aux gens du Brabant.

Les trois stades des cultivateurs-éleveurs néolithiques

On connaît en France trois stades principaux des producteurs néolithiques. Le stade ancien est qualifié de "Danubien", parce que ce mode de vie nouveau est, en ce qui nous concerne, venu par la vallée du Danube (balkanique, puis allemande). Le terrain est occupé assez largement dans la partie cultivable du département, la population augmente fortement, environ 2 000 ou 3 000 personnes pour les Ardennes. Il ne s'agit pas d'immigration, car ce courant a traversé l'Europe (et l'a peuplée) en une centaine d'années : une population, même très dynamique, ne peut pas doubler tous les deux ans. Ce sont donc les chasseurs mésolithiques qui, vers 7 600 avant nous (en chronologie calibrée), se sont acculturés facilement grâce à leur niveau mental élevé et à leur bonne connaisance du terroir. Outre un fragment de hache polie ("forme de bottier") trouvé à Mézières (Bertaucourt) et la station des Auges à Rethel avec son atelier de bracelets de schiste (Lambot et Guérin 1979), nous avons pour le Sedanais une armature de flèche et un tesson céramique décoré provenant... comme toujours, des fouilles de Mairy ! (Marolle et Rozoy 1990). Le décor du tesson nous rattache (Marolle 1984) au Luxembourg (par la vallée de la Chiers) et non à la vallée de l'Aisne où est un autre centre important du Danubien (ou plutôt, de nos connaissances sur le Danubien).

Le stade moyen du Néolithique était déjà connu par des trouvailles de surface, notamment à Hardoncelle-Remilly-les-Pothées (Rozoy, inédit), Nanteuil (Népelier) et Acy-Romance (Le Cessier) (Lambot et Varillon 1978), mais l'on ne pouvait, sans la céramique, déterminer le groupe culturel en cause. Clément Marolle (1979 à 1990), du fait d'un travail acharné et admirablement conduit, a mis au jour le site le plus important d'Europe pour cette époque. Mairy (Les Hautes Chanvières) est devenu le site de référence internationale pour la Culture de Michelsberg dont il figure la bordure occidentale. Le lecteur se reportera à la contribution de mon ami Clément et à ses publications (Marolle 1970 à 1990) dont on ne peut surestimer l'importance. Notons la différence importante avec le Danubien, essentiellement céréalier : Mairy est un site d'éleveurs, il semble que l'élevage l'emporte sur l'agriculture (toutefois présente) dans tout le groupe Michelsberg.

Le stade supérieur du Néolithique est dans la région celui de la culture Seine-Oise-Marne, qui couvre aussi les Ardennes et même l'Ardenne proprement dite avec les dolmens de Wéris, en Belgique. Comme presque partout, on en connaît surtout les sépultures collectives mégalithiques : dolmens simples et allées couvertes (Rozoy 1993 c et e). Des traces d'habitat ont toutefois été trouvées par... Clément Marolle (1985) à Mairy ! D'autres plus importantes à Remilly-Aillicourt "La bonne fache" (Marolle 1970, 1984, Lambot 1980) n'ont pu être étudiées que sur une faible surface par suite de la mauvaise volonté de l'exploitant de la gravière qui en a détruit volontairement la plus grande part sans nécessité pour l'exploitation.

Des haches polies en roche verte, donc importées, ont été trouvées en une vingtaine d'endroits du département, pour le Sedanais citons Châtillon-sur-Bar, Haraucourt... et Mairy (masse perforée, Marolle 1984). Certaines de ces haches viennent peut-être de Bretagne, mais jusqu'ici aucune analyse n'a été réalisée pour le confirmer ou l'infirmer. Elles témoignent en tous cas de courants commerciaux bien développés dès le Néolithique moyen et final et le début de l'âge du Bronze.

Des centaines de haches polies (256 dans l'inventaire, Rozoy 1967), la plupart en silex, parsèment la partie cultivable du département, y compris le Sedanais, mais pour ces trouvailles sans contexte il n'est pas possible de les distribuer entre les stades moyen (Michelsberg) et récent (Seine-Oise-Marne) et même le début de l'âge du Bronze (celles du Danubien sont spéciales, et rares). En voici la liste pour le Sedanais (inventaire Rozoy 1967, avant les fouilles de Mairy, qui bien entendu en ont fourni à elles seules plus que ce relevé) : Angecourt (1), Donchery (1), Fleigneux (1) Floing (3 au moins), Francheval (1), Haraucourt (2), Mogues (1), Mouzon (1), Noyers-Pont-Maugis (1), Saint-Menges (1), Thelonne (4 au moins), Wadelincourt (1). On peut y joindre les pointes de flèches : Cheveuges (1), Noyers-Pont-Maugis (2). Un polissoir à haches a été signalé à Carignan (Guelliot 1902). Dans la partie jurassique du département, toute prospection des labours trouve des silex néolithiques (et chalcolithiques, voire du Bronze ancien), le plus souvent en abondance (donc il s'agit d'habitats, non d'un simple passage) et en divers endroits, dans chaque commune un peu sérieusement examinée. Le terroir était donc occupé massivement, et si nos connaissances pour le Sedanais se limitent pratiquement aux travaux de Clément Marolle à Mairy, c'est seulement faute de prospecteurs : on se retrouve dans cette région deshéritée (au point de vue de la recherche préhistorique) dans la situation qui prévalait du Gallo-Romain au XVIII° siècle, où seules étaient remarquées les "céraunies" ("pierres de foudre" aux mystérieuses vertus de protection contre l'incendie), avec leurs deux variantes polie (les haches) et taillée (les pointes de flèches). Un petit progrès a certes été réalisé, puisque certains ont su les identifier comme oeuvres humaines, mais, à l'exception de Clément Marolle, les gens du Sedanais ne sont pas allés jusqu'à les rechercher et en rendre compte, c'est bien regrettable. On peut même se demander s'ils sont à même de les reconnaître : 14 communes sur 83 ont livré des haches ou pointes de flèches (21 objets), une proportion très inférieure à celle observée dans le reste du département : si l'on déduit la partie forestée peu propice au labour et donc aux trouvailles, environ les deux-tiers des communes des autres arrondissements en ont fourni. Peut-être une partie du Sedanais les tient-elle encore pour des "pierres de foudre" ? Il faudrait demander aux agents d'assurance contre l'incendie...

Nous ne connaissons ni la densité d'implantation ni le rendement des productions (blé, viande), un calcul de capacité nutritive du terroir n'est donc pas possible pour le Néolithique, mais les vestiges collectés partout (par exemple le rapport entre les nombres des armatures de flèches des deux périodes) montrent à l'évidence que la population a très fortement augmenté depuis les archers mésolithiques, on envisage 20 000 à 25 000 habitants dans les Ardennes il y a 5 000 ans. A titre de comparaison, la population actuelle oscille autour de 300 000.

Le Chalcolithique

Cette période brève, mais bien caractérisée par une céramique décorée particulière qui avait sans doute une valeur idéologique non reconstituable, forme la transition avec l'âge du Bronze. Il pourrait d'ailleurs s'agir de colporteurs assurant l'introduction du métal (le cuivre) dans les populations paysanes autochtones. Les témoignages en sont restreints, mais spectaculaires. Une sépulture d'enfant trouvée à Mairy par Cl. Marolle (Marolle et Rozoy 1990) a fourni un beau vase campaniforme (fig. 2). La fouille de "Bonne fache" à Remilly-Aillicourt, interrompue par la destruction, a trouvé aussi des éléments chalcolithiques en stratigraphie, dont un tesson campaniforme (Marolle 1970, 1984). Une magnifique hache bipenne en dolérite provient de Donchery, accompagnée d'une autre en quartzite rose-brunâtre (Lambot et Marolle 1979, Lambot 1980). Une "urne à décor plastique" a été trouvée par Cl. Marolle à Remilly-Aillicourt, ce qui donne la transition vers l'âge du Bronze (Lambot 1990).

L'Age du Bronze

L'âge du Bronze, il y a 4 600 à 3 000 ans, a fourni dans les Ardennes des trouvailles disparates d'objets en bronze provenant surtout de dragages, principalement des haches, la plupart du Bronze final (haches à douille). Il faut citer pour le Sedanais la hache à talon de Nouvion-sur-Meuse (fin du Bronze moyen), la hache à ailerons de Butz (Bronze final I, Pénisson 1993) et les pointes de lance de Donchery (Bronze final), de Nouvion-sur-Meuse (Bronze final I) et de Villers-Cernay (qui a disparu lors de la destruction du Musée de Sedan pendant la dernière guerre) (Lambot 1980). Les fouilles de Clément Marolle à Remilly-Aillicourt "Bonne Fache I, couche E", ont fourni un des rares éléments datés du Bronze ancien. "Bonne Fache II" a livré des fosses avec de la céramique décorée, une épingle en bronze à tête enroulée et d'autres éléments du Bronze final III b, mais d'autres fosses sont attribuées au Bronze final II b. Et il y a surtout une stratigraphie. "Le travail remarquable de Cl. Marolle, effectué dans des conditions impossibles, permet de rendre compte de l'intense occupation de la vallée de la Meuse pendant toute la Protohistoire : Néolithique moyen, S.O.M., Chalcolithique, Bronze ancien, Bronze final II, Bronze final III." (Lambot 1980). Depuis cette analyse, les fouilles de l'ami Clément à Mairy ont livré aussi, mêlés au Néolithique moyen, d'autres éléments d'habitat de l'âge du Bronze final : fosses et trous de poteaux permettant de reconstituer une quinzaine de petits bâtiments, l'un est daté formellement du Bronze final, le tout est associé à des fossés circulaires d'enclos, peut-être cultuels ou funéraires (Lambot 1990).

"Au Bronze ancien, des contacts avec les régions de la Manche et les Iles britanniques semblent exister si l'on se réfère au tesson d'urne décorée à la cordelette de Remilly-Aillicourt. Au Bronze final, les haches à douille et anneau latéral concrétisent les relations avec la façade atlantique. La céramique, quant à elle, témoigne d'influences venues du Nord-Est par la Belgique et l'Allemagne. (...) De nombreuses comparaisons peuvent être faites avec la céramique de la Suisse occidentale, des stations palaffitiques du Jura et de l'Alsace" (Lambot 1980). Le Sedanais, conjointement avec les autres travaux de B. Lambot dans le Rethélois, est ainsi en bonne place pour la compréhension d'une époque complexe où se mettent en place les fondements mêmes de notre civilisation occidentale. Bernard Lambot écrit encore, avec prudence : "Toute évaluation de la population du département des Ardennes à l'Age du Bronze serait pure spéculation, les documents étant bien trop hétérogènes et disparates". Mais il ajoute : "Des travaux récents il apparaît que la vallée de la Meuse, aux environs de Sedan, était densément occupée, et ce depuis le Néolithique moyen". On peut penser toutefois que cette population n'a pu qu'augmenter sensiblement par rapport à celle du Néolithique dont, il est vrai, les bases d'évaluation ne valent guère mieux. Mais on est, de toutes façons, infiniment loin de la dispersion obligée des bandes mésolithiques limitées par les possibilités de la seule prédation, et dont l'horizon social était restreint aux quelques cultures voisines.

Les Gaulois de l'Age du Fer

Le Sedanais n'a pas fourni de documents provenant du Premier Age du Fer (époque de Hallstatt), à moins que l'on n'agrandisse son domaine jusqu'aux nécropoles tumulaires belges de Gédinne et Louette St Pierre, mais celles-ci, vraisemblablement, appartenaient à un autre groupe de population. On ne peut pour autant penser que la région de Sedan, si bien fournie jusqu'à la fin de l'âge du Bronze, ait été vide au Hallstatt. La lacune, une fois encore, n'est que dans nos connaissances. Dès le début du Second Age du Fer (époque de La Tène, d'env. -500 à César, -50), et en fait témoignant aussi de la fin du Hallstattien, les fosses d'habitat trouvées, encore par Clément Marolle, lors des fouilles de Mairy, attestent un peuplement important du Sedanais dès l'origine de cette vigoureuse culture d'habiles artisans (fig. 3, Marolle et Rozoy 1998), fort occupée à passer de la religion solaire de l'âge du Bronze, via l'invention de diverses Divinités, à des croyances plus anthropomorphiques. Les vases, bijoux et objets divers trouvés tant à Mairy qu'autour de Charleville et dans tout le sillon préardennais (Rozoy 1993 a, 1995) sont absolument identiques à ceux connus de longue date dans le Nord de la Champagne : c'est dans toute sa beauté la culture "marnienne" très classique du 5° au 3° siècles avant notre ère, très bien connue par les offrandes funéraires dans des centaines de nécropoles creusées dans la craie, où les tombes emplies de terre noire se voient très bien. Et c'est nettement différent, quoique apparenté, des offrandes funéraires connues dans les nécropoles (tumulaires, au moins en bonne part) de l'Ardenne belge, du côté de Neufchâteau. La similitude avec la Champagne est d'autant plus intrigante qu'il y a entre le sillon préardennais et la craie champenoise un vide total pour cette époque dans la zone médiane (jurassique) des Ardennes. C'est encore "une lacune de nos connaissances", car on ne peut croire à un vide de population sur 40 km : il y eût poussé une forêt impénétrable et les pratiques sociales eussent dérivé différemment de part et d'autre. D'ailleurs, dès la fin du 3° siècle et au cours des deux siècles suivants, le vide est comblé totalement (carte dans Rozoy 1993), ce qui suppose une population implantée de longue date. Il y a un vide archéologique analogue, non moins incrédible, à l'ouest de la route (une ancienne voie gauloise, puis romaine) de Reims à Rethel. Il faut donc penser que des pratiques funéraires autres, probablement liées à la nature très différente du sous-sol (craie ou calcaire argileux) sont intervenues, qui ont rendu les nécropoles moins perceptibles, celles des environs des villes étant seules vues du fait des travaux de terrassement pratiqués au sein d'une population dense et instruite.

Les fosses gauloises de Mairy ont encore apporté d'autres renseignements. Certains spécialistes du Gaulois champenois, et non des moindres, soutiennent en effet que le Nord de la Champagne, où manquent certains "fossiles directeurs" du Sud-champenois (torques et bracelets à tampons coniques, etc), aurait été vide au 4° siècle avant notre ère, les habitants, après avoir épuisé le maigre sol noir sur la craie, étant partis conquérir sinon Rome (on sait que ce fut l'oeuvre des Gaulois cisalpins), du moins d'autres contrées au Sud. Cette interprétation est contradictoire avec la conservation des plans de certaines nécropoles du Sud des Ardennes (Rozoy 1988 a, et d'autres) où la continuité est totale. Mais l'argument n'est pas absolument décisif. Or certaines des fosses gauloises de Mairy réunissent des éléments (décors des vases, objets divers) censés être les uns exclusivement du 5° siècle, les autres exclusivement du 3° (puisque le 4° siècle serait vide) ! Il est donc certain qu'il y a bien eu continuité et que ces éléments doivent être attribués au 4° siècle. Mais à cette époque le Nord-champenois a manqué de bronze, par suite de la modification de certains courants commerciaux et probablement aussi de ces querelles perpétuelles dont les Gaulois ont été si friands. D'où l'absence des torques et bracelets à tampons coniques et des objets apparentés.

La Gaule est réputée avoir abrité au temps de César environ 20 millions d'habitants. En proportion des surfaces, cela ferait 200 000 personnes dans les Ardennes, contre 300 000 maintenant. Compte tenu de la zone primaire très peu habitée en apparence, du climat peu favorable, et de l'absence de villes importantes, 100 000 serait probablement une valeur plus réaliste. Moins encore, si l'on estime l'approximation d'ensemble excessive, en fonction du gonflement dû à César qui se glorifiait pour se faire élire à Rome. J.-M. Doyen (1987) et J.-P. Lémant (Doyen et Lémant 1982, 1983, 1984), par l'inventaire des monnaies gauloises trouvées dans les Ardennes, montrent que les princes locaux du II° et surtout du 1° siècle avant notre ère battaient monnaie à leur compte. De telles monnaies ont été trouvées dans le Sedanais à Chémery, Donchery, Flize, Létanne (Vincy), Le Mont-Dieu (Grandes Armoises), Mouzon (Le Flavier), Williers (Rozoy 1993 a).

Bibliographie

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Légendes des illustrations

Fig. 1 - Un camp des archers mésolithiques (dessin C. Rozoy).

La puissance de chasse de l'arc permet à deux ou trois familles de former un groupe local. Les personnalités s'y affirment plus aisément que dans les collectifs précédents de 50 à 60 personnes exigés par les modes de chasse anciens où le groupe primait tout. Ici les deux hommes reviennent de la chasse et vont se reposer peut-être deux ou trois jours. Une femme travaille à un vêtement, mais l'autre est inactive. Au soir, on dansera à la lueur du feu, ou l'on jouera aux osselets en racontant la chasse du jour. Demain, on ira visiter les voisins, bientôt ce sont eux qui viendront pour aider à finir la carcasse.

Fig. 2 - Le vase campaniforme de Mairy. (dessin C. Rozoy).

C'était l'offrande funéraire accompagnant l'enfant. La forme (fleur de campanule) et le décor tout-à-fait caractéristiques sont internationaux, ils se sont répandus dans toute l'Europe, au contraire des cas plus fréquents où les groupes régionaux ont leurs propres traditions distinctes.

Fig. 3 - Le peigne "de tisserand" de la fosse 4508 de Mairy. (dessin C. Rozoy).

Il subsiste une discussion (Marolle et Rozoy 1998) sur l'emploi des ces objets, censés avoir servi à tasser sur la chaîne les fils de trame des métiers à tisser verticaux à pesons. Celui-ci porte les décors traditionnels (et probablement symboliques) qui figurent aussi sur les vases cultuels déposés dans les tombes gauloises en Champagne et en Ardenne aux V° et IV° siècles avant notre ère.


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